Un de nos adhérents a lu un article publié sur « M Blogs » le 26 octobre 2017. Il concerne les exagérations, les calomnies, l’intimidation et la diffamation dont les artistes de cirques hébergeant des animaux sont les victimes.
Cet article résume parfaitement la problématique à laquelle les cirques doivent faire face, croulant sous les injures, les appels au meurtre, à l’assassinat ou aux incendies criminels, uniquement parce qu’ils vivent de manière fusionnelle avec des animaux qu’ils adorent.
Voici le texte de cet article :
« Je souhaite commenter l’article d’Audrey Garric « Les cirques avec les animaux sauvages bannis des villes » (Le Monde du 22 et 23 octobre 2017) sur la situation des animaux dans les cirques. Je précise d’emblée que je suis un défenseur de la faune sauvage et de la nature et que je consacre une partie de mes loisirs à l’observation de la faune dans son milieu. Je ne vais jamais dans les cirques et si je visite avec plaisir de temps à autre des zoos, dont j’apprécie les efforts croissants en faveur de la conservation et du bien-être animal, je n’en considère pas moins que la protection des espèces dans la nature reste prioritaire.
Pourtant, je demeure sceptique et dubitatif devant les campagnes des animalistes antispécistes contre les zoos et les cirques, d’autant qu’il s’agit de prohiber totalement la captivité, et non de se contenter d’en dénoncer les abus. Ces activistes, se prenant pour des justiciers, font régner un climat d’intimidation et de culpabilisation, alors que leurs compétences en matière de faune ne sont pas démontrées.
En effet, ils ignorent que, vers le milieu du XXe siècle, le comportement des animaux en captivité fit l’objet de recherches très approfondies menées par un naturaliste suisse, le professeur Hediger, comme le confirment les titres respectifs de certains de ses ouvrages La vie des animaux sauvages en captivité et Psychologie des animaux au zoo et au cirque.
Hediger fut ainsi l’un des premiers à montrer que, si la captivité protège les bêtes contre les aléas de la vie sauvage (maladies, malnutrition, prédation, etc.), elle peut hélas, en raison du manque d’activité, condamner les animaux à l’ennui, et parfois à la neurasthénie. Aussi, pour y remédier, il préconisa ce que l’on appelle maintenant l’enrichissement du milieu, quitte à miser sur leur vie sociale, leur goût du jeu et de l’exploration, des soins plus attentifs, afin de rendre leur vie beaucoup plus agréable et stimulante.
Or, dans le cas des animaux de cirque, et Hediger étendait cette réflexion aux zoos, il estimait que le dressage, pour peu qu’il soit pratiqué par d’authentiques artistes très respectueux des animaux, améliore beaucoup le bien-être des animaux en leur faisant faire de l’exercice et en leur apportant des stimulations physiques et mentales. Hediger parlait même de thérapie par le dressage et savait de quoi il parlait, ayant lui-même assisté à la préparation de nombreux numéros de dressage. Il invitait aussi ses collègues scientifiques à ne pas mépriser les informations sur les étonnantes capacités des animaux apportées par les anecdotes et récits de ces connaisseurs empiriques que sont les dompteurs, les amis des animaux, les naturalistes amateurs, les éleveurs et les soigneurs animaliers, etc. Sauf erreur de ma part, et en dépit des énormes progrès de l’éthologie, les avis du professeur Hediger n’ont jamais été remis en cause, puisque désormais de nombreux zoos pratiquent avec bonheur l’enrichissement du milieu, soutiennent la recherche et la conservation, tandis que les cirques sérieux n’hésitent pas, lors de leurs arrêts dans les villes, à sortir les animaux des camions pour qu’ils puissent s’ébattre en semi-liberté dans des enclos démontables.
Dans un tel contexte, rien ne prouve que les dompteurs soient tous des tortionnaires ou des brutes et qu’il faille interdire totalement la captivité. Le point de vue des animalistes est d’ailleurs absurde : ils reconnaissent que ces animaux nés en captivité ne pourront pas, à de rares exceptions près, être remis en libertés, d’où la suggestion de créer des refuges et des sanctuaires. Or, certains directeurs de zoos et de cirques amis des animaux ne les ont pas attendus pour agir en ce sens.
Aussi, je déplore la complaisance de trop de médias à l’égard des animalistes antispécistes, dont les compétences et la crédibilité éthique ne sont pas toujours évidentes, et je rappelle que le fait d’observer les animaux, de s’occuper d’eux, que ce soit en captivité ou dans la nature, apporte beaucoup de bonheur et de réelles connaissances à toutes sortes de gens et que cela motive puissamment de nombreuses actions de protection du règne animal.
Jean-Claude Courbis, Chambéry »
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