Comment les animalistes ont-ils réussi à faire croire qu’il y a des ours dans les cirques français ? Démontage d’une « fake news ».
Disons-le tout net, au risque de spoiler le sujet : il n’y a aucun ours dans aucun cirque français. Et pourtant, des groupuscules animalistes ont réussi à faire croire que ces ours existeraient et qu’ils seraient présentés en spectacle dans des cirques, en France.
Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe, depuis plus de mille ans, une profession, celle de montreur d’ours. Cette profession s’exerce sur les foires et marchés, et aujourd’hui principalement dans des « fêtes médiévales » de province. Les montreurs d’ours français sont une poignée, sans doute trois ou quatre.
Réglementairement, ils ne sont pas régis par l’arrêté du 18 mars 2011 qui concerne les cirques. Les montreurs d’ours ne sont pas des artistes de cirque, n’ont pas de chapiteau et ne font pas partie de la communauté des gens du cirque. Ce sont des métiers qui s’ignorent, tout en se respectant. Les montreurs d’ours français sont, historiquement, d’origine ariégeoise. Des montreurs d’ours originaires de Bohème (les bohémiens) sont venus les rejoindre il y a quelques centaines d’années. Le cirque moderne, en revanche, est né en France, en 1768, d’un écuyer anglais, Philip Astley, qui a dessiné la fameuse piste circulaire de 13 mètres pour y présenter des numéros d’équitation. Rien à voir donc.
Voilà pour le décor.
Tout a commencé avec un tweet américain. Ce tweet a été publié le 24 septembre 2019 par le compte @jmcappellio, appartenant à Julie (v) (she/her). Elle montre une vidéo, non sourcée, prise en Ukraine, d’un ours faisant le funambule sur un fil, tandis qu’une jeune fille exécute une pseudo danse à ses côtés. L’ours a peur et tremble. La vidéo est pathétique.
Ni une ni deux, Muriel Arnal, présidente du richissime groupuscule One-Voice, voit dans cette vidéo un moyen de susciter la réprobation du public et de faire de l’argent. Elle reprend cette vidéo à son compte le 7 novembre 2019 et tweete le texte suivant :
« Cet ours muselé, sans défense, est forcé à exécuter un numéro inhumain. Il faut que ça s’arrête, et que Bony et Glasha, 50 ans de cirque à eux deux, sortent de leurs cachots! #CirquesSansAnimaux » [Nota : les ours français Bony et Glasha n’ont rien à voir avec cette vidéo ukrainienne, mais qu’à cela ne tienne, en créant la confusion, on suscite la réprobation].
Le 8 novembre, c’est le site gentside.com qui reprend cette vidéo, sous la plume du « journaliste » Baptiste Régnard, avec le titre mensonger suivant :
« Un ours « funambule » obligé de faire des numéros indignes dans un cirque français (VIDEO) » [le mot « vidéo » est supposé garantir au lecteur la véracité de l’information, alors que celle-ci est faussement attribuée à un cirque français].
Comme par magie, le tweet américain est devenu un tweet français, par l’entremise de Muriel Arnal. Et l’ours ukrainien est devenu un ours de cirque français, par l’entremise de gentside.com, alors qu’aucun cirque français n’a d’ours !
Le tour est joué : haro sur les cirques français !
D’un ours ukrainien, devenu français pour les besoins de la cause, il est alors facile de passer aux ours français Bony et Glasha, qui appartiennent à un couple de montreurs d’ours français, les Poliakov, et non pas à un cirque. On passe alors facilement au slogan #CirquesSansAnimaux, pour créer la confusion.
Et pourtant, aucun cirque français n’a d’ours ! Les cirques français se retrouvent responsables des sévices infligés à des ours qu’ils ne connaissent pas, par des gens qu’ils ne connaissent pas. Incroyable.
Mais la manipulation va plus loin qu’on pourrait le croire.
Pour prendre la défense des ours détenus par les Poliakov, One-Voice va amplifier la confusion en évoquant des « ours de cirque » dans toutes ses communications, au point de mettre en ligne un site dédié nommé « ours-de-cirque.fr ». Mensonger mais habile.
La supercherie va encore plus loin. Lorsque le premier de ces trois ours, Mischa, est retiré au couple Poliakov par décision ministérielle, c’est la vétérinaire des cirques (!), le docteur Florence Ollivet-Courtois, qui est désignée pour tenter de le sauver, alors qu’il est à l’agonie ! Ainsi, on aurait appelé à la rescousse la complice des tortionnaires ? Évidemment non !
Mais cela suffit à convaincfre une presse compatissante que l’ours Mischa est un « ours de cirque » alors qu’il n’en est rien :
Voilà toute l’histoire.
C’est comme cela qu’une vidéo ukrainienne devient française. Et c’est comme cela que les cirques français, qui ne détiennent aucun ours, deviennent malgré eux les responsables d’ours qu’ils n’ont jamais vu.
Répétons-le une dernière fois : aucun cirque français ne détient aucun ours. Les agitateurs de la cause animale se comportent comme « l’internaute qui a vu l’internaute qui a vu l’ours »… dans un cirque français. Mais ils n’ont rien pu voir, puisqu’il n’y en a pas.
La cause animale est devenue un jouet entre les mains de dangereux manipulateurs, prêts à tout pour berner leurs affidés, le public et les élites. Comme disait Jean Yanne :
« La manipulation des élites est encore plus facile que celle des masses ».
Triste topique.
pauvre et pitoyable amis des animaux vous devenez cons
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